samedi 3 juillet 2010

Real Estate: Live at Music Hall of Williamsburg

real estate

Un jour il sera temps de se pencher très sérieusement sur le cas Real Estate. Louer comme il se doit ce groupe du New Jersey qui magnétise et subjugue un certain nombre de stalkers bienveillants de par le monde. Car la simplicité évidente de ces petits Garden State warriors se double d'une consistance toujours plus palpable dans leur son, comme en témoigne ce brillant enregistrement d'un récent concert donné à Brooklyn dans le cadre du showcase Woodsist au Northside Festival.

Un concert permettant de prendre le pouls d'un groupe dans la fleur de l'âge et dans toute sa nouvelle dimension.L oin de se reposer sur ses lauriers, Real Estate avançait déjà sur le EP Reality avec notamment un morceau plutôt étonnant pour eux (Drum). Mais sur la scène du Music Hall de Williamsburg, les membres de Real Estate passent la vitesse supérieure sur les nouveaux morceaux en milieu de set et s'y reprennent à deux fois pour en découdre avec une version de Green River exécutée pied au plancher. Des signes qui ne trompent pas: Real Estate en a dans son sac de plage.

Avec ses séduisants airs de ne pas y toucher, Real Estate est un concentré de culture populaire, un mélange allègre de révérences et de références. Un groupe humble mais déjà capital embarquant dans son sillage le renouveau de l'indie-rock américain (Beach Fossils en tête). Capable d'imposer un son caractéristique (Suburban Beverage, Fake Blues) tout en prenant du recul avec la tête aux glorieuses années 90 sur les nouveaux titres joués ce 25 juin.

Sur le fond, et à présent sur la forme avec le nouveau All Out of Tune en ouverture, Real Estate pourrait aisément passer pour le Pavement des années 2010. Transformez le sable en bitume ou coulez les pieds de Real Estate dans le béton, et vous aurez du Sonic Youth dernière mouture (écoutez pour vous en convaincre le morceau planqué au chaud entre Suburban Dogs et Atlantic City). Ménagez leur une place sur une promenade d'Hoboken et vous aurez Yo La Tengo (Basement ou la neuvième plage, encore sans titre, de cet enregistrement).

Au Music Hall de Williamsburg, Atlantic City et sa basse Kim Deal qui flambe encore plus comme une fofolle débutante au casino de la station balnéaire du même nom, est suivie par la délicieuse Beach Comber. Une chanson rattrape-coeur, qui fait donc par nature son effet à chaque écoute et fonctionne comme la madeleine indé qu'elle est. Ravivant la flamme pour ce groupe symbole d'un été dernier séminal. Et le concert de ce soir-là de resituer Real Estate au niveau de ses pairs prodiges.



(via nyctaper)

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