lundi 10 mai 2010

LCD Soundsystem: This Has Happened

LCD Soundsystem

(photo: Ma Petite Parisienne Préférée)

Je n'aurais pas eu à gamberger longtemps. Après un concert de Pavement qui a suscité de grandes interrogations et des questions existentielles sur la nature profonde d'un concert, la réponse apportée par LCD Soundsystem au Bataclan a été cinglante: un concert peut signifier quelque chose.

Si la musique de LCD Soundsystem évite de se poser des questions, donc, elle vous évite également de tomber dans des travers. Tout comme elle s'épargnera la mièvrerie ou la descente aux enfers (A Certain Ratio, par exemple). Elle vous terrasse et vous fait revenir de votre au-delà (l'enchaînement des deux frères All I Want et All My Friends ce dimanche). James Murphy ET son groupe bourrent la notion de "concert" (un concentré de culture populaire d'une heure trente) de poudre à exploser et allument la mèche (Tribulations ou Yeah, monumental) pour mieux la dynamiter (Movement). L'expérience est un abandon jouissif qui force à se toiser soi-même avec le plus grand naturel du monde.

LCD Soundsystem comble les attentes en une poignée de secondes à peine: le temps d'encaisser le choc d'entendre les premières notes de Us v Them et d'épier sa ligne de basse fulgurante. Le temps de scruter un line-up sans surprise au diapason: les chétifs Nancy Whang et Tyler Pope, le plutôt discret David Scott Stone (Sir DSS), un Gavin Russom qu'on pensait moins organique et qu'on n'imaginait pas bouger aussi bien (merci à ma voisine de charme pour me l'avoir suggéré). Une voisine de charme à l'oeil incisif qui m'a aussi mis en tête l'image d'un Pat Mahoney (Jeff Bridges dans The Big Lebowski), massif et métronomique, jouant sur la scène du Bataclan comme dans son garage, bière à la main et short de rigueur.

Matt Thornley était également de la partie (party). Compagnon de longue date et garde du corps improvisé de James Murphy. Un James Murphy qui irrite et agace souvent. Un bourru joufflu et ironique qui pille et invente régulièrement comme Talking Heads et Liquid Liquid bien avant. Mais un James Murphy que je n'ai jamais vu plus affûté que sur ce Yr City's A Sucker impressionnant. Ou plus émouvant que sur New York, I Love You But You're Bringing Me Down. Un James Murphy qui, à défaut du sien, ne peut que gagner notre paradis.



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