jeudi 1 avril 2010

White Hinterland: Kairos

white hinterland

Casey Dienel de White Hinterland ne fait plus de manières. Sur le magnifique Kairos, le duo qu'elle forme à présent avec Shawn Creed trouve la distance idéale pour évoluer parmi ses contemporains. Suffisamment éloigné du côté maniéré et théâtral tellement horripilant de Björk ou Fever Ray. Suffisamment proche du son et surtout de l'esthétique musicale de la nouvelle nouvelle nouvelle vague. Entre psychédélices et pop eighties tamisée. Entre rythmes béatement tribaux et harmonies vocales cristallines et lumineuses. Entre grâce têtue et charme revêche.

Chez le White Hinterland de Kairos il y a un peu de Nite Jewel. Le même équilibre des forces. Mais il y a aussi un peu de la délicieuse Annie Clark (St. Vincent). Un peu de la douce rythmique de High Places (No Logic) ou de celle plus complexe de Dirty Projectors (Magnolias). Et si le grain de folie de Merrill Garbus (tUnE yArDs) est la plupart du temps renfrogné, la puissance évocatrice d'une Mariam Wallentin (Wildbirds & Peacedrums) est au rendez-vous (Thunderbirds).

Casey Dienel a plus d'un tour dans son sac. Minaudant avec bonheur sur Bow & Arrow. Forte tête imposant sa vision de la pop sixties en la confrontant à la pop symphonique de poche de Glass Ghost (Begin Again). Plus loin, la chanteuse originaire de Nouvelle-Angleterre s'emballe exagérément dès les premières paroles de Cataract avant de badiner divinement sur la fin du morceau. Cette progression est la preuve du talent et du potentiel du White Hinterland nouveau. Une illustration de plus du caractère incroyablement abouti de Kairos.

Dorénavant, Casey Dienel possède tous les atours de la grande séductrice musicale: des épaules plus solides qu'on ne pense portant aussi bien la chemise à carreaux en coton que le haut sombre avec des sequins brillants.





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